Souvenirs de Heilles

Souvenirs de Heilles

S’il est un endroit que connaissent bien les Drancéens de moins de 50 ans, c’est bien Heilles. Bon nombre d’entre eux y ont en effet vécu, enfants, des jours tranquilles.

Certes, en 1963, les environs de Drancy étaient un peu moins construits qu’ils ne le sont aujourd’hui. Il fallut cependant prospecter un peu plus vers le nord pour trouver le coin de campagne où l’on appelait à l’époque  » un bol d’air « .
Néanmoins, puisqu’il ne s’agissait pas d’installer une nouvelle colonie de vacances mais bien un centre aéré, il ne fallait pas qu’il soit trop éloigné de Drancy. L’Oise étant à deux pas, c’est dans ce coin-là que la municipalité de l’époque jeta son dévolu. On put ainsi entendre lors du Conseil Municipal du 30 juin 1963, la délibération suivante :  » Monsieur le maire indique au conseil qu’il a été envisagé l’installation d’un centre aéré qui permettrait aux enfants ne pouvant bénéficier des colonies de vacances, de profiter tout de même de séjours très courts à la campagne…  »

Après un emprunt de 250000F, la municipalité acheta la propriété de M. et Mme Thizon à Heilles, un village de 380 habitants (à l’époque) situé à 57 kilomètres de Drancy. Elle fut mise à la disposition du patronage dès Pâques 1964. Le bâtiment était composé de 19 pièces avec, comme on prit bien soin de le préciser,  » un chauffage central permettant l’utilisation toute l’année « . Alors, organisons un bref retour dans le passé, vers le début des années 70. Dorénavant, le mercredi vient de remplacer le jeudi. Il est 9h du matin et tout le petit monde piaille d’impatience devant le centre de loisirs en attendant les autocars : c’est le départ pour la journée à Heilles. Tous les enfants ne pouvant pas partir par manque de place, certains devront rester au centre. On les remarque facilement : ils boudent. Les animateurs sont également un peu stressés. Il va falloir surveiller tous les enfants et veiller à ce que chacun puisse passer une bonne journée de détente à la campagne. Les faire chanter un peu dans l’autocar, voici au moins l’idée qui canalisera toute leur énergie. Ça y est, c’est parti pour heure de route.

Des journées inoubliables

La matinée commence bien entendu par des jeux en forêt mais il semble bien que tous les gosses n’ont qu’une idée en tête : le repas du midi. Pensez donc ! La cuisine étant faite sur place, le cuistot est condamné à faire des steaks frites pour tout le monde. Lorsque quelques années plus tard on essaiera de varier un peu les menus, ce sera un scandale retentissant. Le steak, passe encore. Mais les frites, jamais !

L’après-midi est consacrée aux grands jeux en forêt. Combien a-t-on pu chasser de trésors dans les environs de la propriété ? Un nombre incalculable. S’ils avaient su, jamais les anciens propriétaires n’auraient revendu leur maison ! Vient alors l’heure du goûté. C’est un mauvais présage : à peine aura-t-on le temps de l’avaler qu’il faudra déjà repartir pour Drancy. Mais cette fois-ci, c’est un autre son de cloche : la moitié des enfants roupille dans l’autobus. Les animateurs apprécient.

Des séjours d’une semaine étaient également organisés durant les grandes vacances et celles de Pâques. Quatre camps bien distincts étaient disséminés sur place. Les petits, qui, loin de papa et de maman, chouinaient bien un peu au début, étaient logés dans le bâtiment. Les moyens crapahutaient dans le  » camp cabane « , là-haut sur la colline. Et les plus grands avaient droit au  » camp cyclo « , voire au  » camp canoë « . Parfois, on donnait même un thème à ces semaines. Et si l’une d’elles était consacrée à Peter Pan, vous pouviez être sûr qu’à la lueur des étoiles, chacun apercevait la fée Clochette revenant de l’île imaginaire.

Aujourd’hui, avec près de 40 années de bons et loyaux services, le centre de Heilles est toujours en activité.

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